Dans un monde où l'intelligence artificielle (IA) et les technologies
basées sur les données façonnent de plus en plus notre quotidien, la Data-philosophie émerge comme une discipline cruciale pour guider nos réflexions et nos actions. Ce livre explore les implications éthiques, juridiques et sociales de cette révolution numérique, offrant une analyse approfondie et des perspectives critiques pour comprendre et relever les défis qui en découlent.
En se basant sur les travaux de philosophes tels que Charles Sanders Peirce, John Dewey et Emmanuel Levinas, il s'agit de voir comment la Data-Philosophie peut éclairer les problématiques contemporaines telles que la protection de la vie privée, la discrimination algorithmique, la responsabilité des systèmes automatisés et la gouvernance mondiale. À travers des exemples concrets et des analyses de cas, le livre aborde les limites des cadres éthiques et réglementaires existants et propose des voies d'adaptation pour une société de plus en plus numérique.
Destiné aux étudiants, aux chercheurs, aux décideurs et à tous ceux qui s'intéressent aux impacts de l'IA et des technologies basées sur les données, ce livre offre une exploration de la Data-Philosophie et de son potentiel pour façonner notre avenir.
Un instant, devenons les observateurs de notre humanité : le casque sur les oreilles, les yeux rivés à un écran plus ou moins miniature sur lequel nos pouces s’agitent. Le monde extérieur ne semble plus exister. Dès qu’il se rappelle à nous, par la présence, par exemple, d’individus, nous essayons de le faire disparaître avec violence.
La réalité virtuelle a supplanté la jungle, l’homo sapiens est devenu l’homo connectus.
Quel est l’envers de cette dématérialisation de notre être ? Sommes-nous toujours des humains ou bien sommes-nous justement en train de basculer vers la création d’une nouvelle espèce où la technologie vient remplacer nos organes défectueux, où notre cerveau peut s’enrichir des expériences des autres ?
La question centrale devient alors : « Pourquoi apprendre si Google peut me donner la réponse en moins d’une seconde ? » En effet, à quoi cela sert-il d’avoir un baccalauréat ou de faire des études si ce n’est pour apprendre des trucs qui sont déjà sur la Toile ? Google et d’autres géants du web nous offrent des possibilités quasiment infinies. Enfin, c’est l’impression que nous avons lorsque nous voyons s’afficher en moins d’une seconde des réponses à notre requête. Mais sommes-nous sûrs de la pertinence de ces résultats qui défilent sous nos yeux ?
En levant le voile sur notre surf, il s’agit de s’interroger sur la société qui nous est proposée. Loin derrière nos yeux, des codes s’entrechoquent, des informations s’effacent, se vendent et deviennent les pierres de touche d’une société sans liberté.
Sonia Bressler – E-FRACTIONS ÉDITIONS coll. FUGIT XXI
Née le 29 mai 1976, en pleine sécheresse. Je suis un attentat permanent à tous ceux qui privilégient l’intégrisme, l’obscurantisme, le fanatisme. A la veille de mes quarante ans, je suis incapable de m’assagir. Je suis la même qu’à quatre ans. Quand en entrant dans un restaurant en Espagne, j’arrachais ma robe en demandant la fin de l’oppression des corps.
Je suis la même depuis toujours. Par intermittence (même plus), on a souhaité me faire taire. Tantôt par politesse dans des dîners mondains, tantôt par sécurité sur des frontières incertaines. J’ai reçu des coups, j’ai vu des balles siffler au-dessus de ma tête, j’ai vu le dernier soupir d’un homme à table à Mitrovica, le souffle retenu des corps gelés dans l’Himalaya, j’ai vu les chars russes quitter l’Allemagne de l’Est, la mort en Inde et au Népal dans les rues, les corps abîmés des enfants, des femmes, etc. J’ai, assisté au massacre permanent des personnalités au cœur des entreprises françaises (petite ou grande). J’ai fabriqué des revues, des pages de quotidien, des titres… J’ai déformé des images, j’ai discuté avec ceux qui font et défont le monde.
Samuel Beckett, à l’évocation de son nom, les étudiants tremblent, les passants fuient. Certains disent : « Mais quel ennui ! ». D’autres crient au génie. Et puis il y a les amoureux de son théâtre, de ses romans. Mais avant tout, il y a le goût des mots, de la langue, le désir de chaque lettre, de chaque apostrophe. L’invention littéraire, la suspension du temps.
L’invention des mots va avec celle des paysages. La ponctuation disparaît au même rythme que les corps des personnages. Peu à peu tout deviendrait-il innommable ? Mais qu’est-ce que dire ? C’est cette question que suggère l’œuvre de Beckett. En langue française ou anglaise, elle se joue du changement social dans lequel elle s’inscrit. Nous entrons dans le pli des phrases comme dans les recoins de l’histoire de notre humanité. C’est bien là la force de Samuel Beckett, il nous offre les coulisses de notre pensée. Nous ne sommes pas faits pour la communication mais pour des actes de langage. Des actes d’engagement envers l’autre ou les autres. Les mots ne s’épuisent pas, ils sont les échos de nos souffles. Mais savons-nous encore nous écouter ?
C’est à cette palpitation des mots, à cet espace du dedans dehors que je vous invite. La logique de l’anti-pouvoir, c’est la compréhension du temps des mots et surtout de leur écoute. Le sens de l’écoute c’est cela que nous venons chercher dans l’œuvre de Samuel Beckett.
Ni le temps, ni l’espace tels que nous les connaissons ne suffisent à saisir la forme, la matière de la pensée et de la création de Julien Friedler.
C’est en ce sens, qu’il faut comprendre la métaphysique de l’errance. Elle est une promenade (proche et lointaine), une joie autant qu’un doute, un trouble et une effervescence. Elle se joue de nos habitudes, de nos observations. Elle se mêle à des questions existentielles et dessine des perspectives nouvelles. Interroger les formes d’art de Julien Friedler, c’est ouvrir les portes d’une construction sociale différente. Il nous faut laisser de côté la ligne droite. Elle existe quelque part, elle sous-tend l’action, le cercle, le carré, la Parole des Anges, la créativité. L’essence même de Julien Friedler c’est l’expérimentation et ses rebonds. L’écoute, le murmure de la pensée, les joies, les doutes, la peinture autant que la poussière sont des éléments de création. Le temps devient un prisme hors de lui-même, l’espace se tord, se dissout, renaît, s’expérimente sous différents angles que des personnages empruntent.
Il faut, avec lui, accepter de poser l’Art (au sens de créativité) au cœur de la vie, de la construction sociale, économique… C’est écouter la mesure du mouvement du monde, c’est définir une alternative.
Que se passe-t-il en nous lorsque nous percevons ? Si nous prenons le temps de nous arrêter sur notre système de pensée et de perception que voyons-nous ? L'histoire de la philosophie fourmille de théories concernant notre esprit et ses liens avec notre corps. Toutes s'accordent soit à associer soit à dissocier les qualités premières (dites objectives) de celles secondes (ou subjectives). Aujourd'hui je vous propose de vous attarder sur l'oeuvre de John Locke. Avec lui nous allons considérer le mouvement cognitif. Il nous apparraîtra ainsi plus évident que ce qui sous-tend la différence entre les qualités premières et les qualités secondes, n'est pas un dualisme. Toute son oeuvre tend à nous présenter une unité entre le "moi pensant" et celui sentant, c'est-à-dire entre la pensée et le réel, entre l'esprit et le corps, donc entre le sujet et le monde.
Définir les qualités, c'est tenter de comprendre nos interactions avec le monde. Nous sommes des êtres sensibles, doués donc de sensation. L'histoire de la philosophie, nous montre que la manière dont nous définissons notre rapport au monde, entraîne la construction de notre système de pensée, de valeurs, etc. Dans cette topologie, je m'attarde sur les conceptions philosophiques, leur histoire, leur création. Pourquoi Locke diffère-t-il de Hume ou de Berkeley ? Galilée de Newton ? Si j'évoque ici l'idée d'une topologie, c'est que les qualités ont été associées à un lieu parfois interne au sujet, parfois externe. De cette prise de position initiale découle la construction de systèmes philosophiques distincts. Nous passons de l'empirisme au sensualisme, à la logique pure, au pragmatisme, à la phénoménologie. C'est un voyage au coeur de l'histoire de la philosophie, une épistémologie des qualités à laquelle je vous convie.
Sous la direction de Philippe Di Folco
Représentation de l'amour vénal chez les Grecs de l'Antiquité, la pornographie n'a cessé de voir ses frontières évoluer. Renvoyant les uns à ce que l'assouvissement des plaisirs sexuels comporte d'abject et d'ignoble, procurant aux autres la jouissance du spectacle de ces multiples satisfactions corporelles, elle semble se nourrir des sentiments qu'elle provoque, qu'on la condamne ou qu'on la défende.
Loin de vouloir la rendre belle ou laide, mauvaise ou bonne, ce premier Dictionnaire de la pornographie a pour unique ambition de mieux connaître, à partir de points de vue souvent opposés, une pratique culturelle qui reste privée et marginale mais qui, aujourd'hui, n'a jamais atteint un tel degré d'industrialisation et de médiatisation.
La pornographie est donc un objet de savoir, comme le montrent les 450 entrées de ce volume, suivies de corrélats, de références bibliographiques, filmographiques et de sites Internet, qui permettent une exploration personnelle. On trouvera dans cet espace critique inédit, résultat du travail d'une équipe internationale d'une centaine d'auteurs, à la fois des articles de fond, des articles de synthèse, des biographies et d'indispensables définitions pratiques. Les histoires culturelles et artistiques, la philosophie morale et politique, la sociologie, l'anthropologie, l'économie, le droit, la psychanalyse, constituent autant d'approches complémentaires d'un phénomène qui interroge toutes les sociétés humaines.
Avec David Simard
Cet ouvrage vise à faire le point sur un sujet polémique parfois incompris - surtout lorsqu'il investit le terrain de l'école - au coeur des préoccupations actuelles et des débats
politiques.
Qu'est-ce que la laïcité ? Quelle est son histoire ? S'oppose-t-elle aux religions ? La loi de 1905 est-elle encore adaptée à la société française d'aujourd'hui ? Quels sont les rapports entre la
Religion et la République ? Quelle est la spécificité française par rapport aux autres pays ?
Ce sont autant de questions auxquelles nous avons voulu répondre avec David Simard afin de mieux comprendre les débats actuels sur ce thème.