Carmelo Zagari pour la Galerie Les Chantiers Boite Noire
C’est un mercredi de la fin du mois de janvier. L’hiver est déjà là. Les routes sont plus sombres, le froid parcourt les bas-côtés. La pluie hésite à venir en cette fin d’après-midi. Elle est là cachée dans le gris.
Il me faut compter une heure de marche pour rejoindre la rue de Seine.
Mes pas sont lourds, ils manquent de naïveté. Ils ont la lucidité des années, la certitude des trottoirs rectilignes. Peu à peu entre les feux rouges, les souvenirs de joies intactes, se dessine le rendez-vous avec Carmelo Zagari. Quel étrange rebond nous pousse à cette rencontre ?
Par étrange, il faut entendre étrangeté. L’étrangeté a une douceur estivale.
Elle pourrait être un parfum : celui de la peinture. Elle s’étale, au début par manque de moyens, puis elle devient une signature. C’est cela le style de
Carmelo Zagari, une peinture toute en étrangeté, toute en subtilité. Elle est une fragilité immense. Une quête d’équilibre en un point de bascule. Là naît l’onirisme.
En 2006, Julien Friedler fonde l’association Spirit of Boz. Elle promeut l’art contemporain et la création collective autour du Boz.
Elle est financée par la vente des œuvres de Julien Friedler, les adhésions et le mécénat. Elle développe un programme intitulé Be Boz Be Art.
À travers le monde, Spirit of Boz cherche les nouvelles pratiques artistiques et à leur donner une visibilité. En respectant l’esprit insufflé par Julien Friedler, l’équipe collecte des traces d’expressions artistiques. De Loncopue au Togo, en passant par Java, la Chine, l’Argentine, etc., toutes les œuvres collectées donnent naissance à de nouvelles expressions.
Nous vous présentons ici les œuvres recueillies autour du monde et sélectionnées pour figurer dans la collection permanente de l’Association.
In 2006, Julien Friedler founded the association Spirit of Boz. It promotes contemporary art and the collective creation around the Boz.
It is funded by the sale of Julien Friedler’s works, membership and sponsorship. The association develops a programme called Be Boz Be Art.
Spirit of Boz looks for new artistic practices around the world and gives them visibility. Respecting Julien Friedler’s intent, the team collects traces of artistic expressions. Loncopue to Togo, across Java, China, Argentina, all the collected works are exchanged and give birth to new expressions. The Boz becomes a gathering place, a new way to charm the world. Here we present the works included in the permanent collection of the association.
Au centre des villes comme à leurs périphéries, au Nord comme au Sud, se développent des " Nouveaux Territoires de l'Art ". Friches, laboratoires, fabriques, lieux éphémères, espaces intermédiaires, ils sont autant de projets singuliers au sein desquels s'inventent des expérimentations fécondes et de nouvelles pratiques. Si les NTA échappent à toute tentative de modélisation, ils partagent l'urgente nécessité de repenser notre rapport à l'art et de replacer les artistes au cœur des villes, dans le quotidien des habitants. Ce nouveau paysage se construit jour après jour, à force d'échanges, de partages et d'innovations. Pour la première fois, les réflexions de plus de quatre-vingt acteurs de ces NTA sont rassemblées en un seul ouvrage. Venus de plus de quatre-vingt pays, artistes, porteurs de projet, intellectuels, architectes, techniciens, élus confrontent leurs expériences et leurs points de vue. L'enjeu est de taille, à la fois politique, culturel, social, urbain, économique et bien sûr artistique. C'est une " nouvelle époque de l'art ", vivante, humaine et citoyenne.
En allant dans l'atelier de Julien Frielder, je me suis promenée dans ses oeuvres... Fil des sentiments artistiques, au fil des idées. Images et réflexions partagées...
Une surface aux couleurs de son Italie natale dévoile, chez Ciro Rizzo, la mystérieuse porte par où passer d’une temporalité à une autre : d’une actualité à un temps révolu, à un futur. Chacune de ses toiles se fait ainsi l’écho d’un devenir.
Il n’existe que très peu de notion qui soit plus ample et plus essentielle que celle de devenir. Nous sommes tous fascinés par l’étonnant spectacle que nous offrent la diversité et le changement dans la nature, dans la pensée ou au sein même de notre quotidien. Et, faute de pouvoir en apporter une définition adéquate, nous la désignons en faisant appel à l’une de ses modalités concrètes : mouvement, altération, etc.… Ceci nous incite à nier l’existence effective du devenir au même titre que celle des objets qu’il affecte, et, à ne les tenir que pour de vulgaires apparences ; la réalité se trouvant tout entière détenue par l’être dispensé du devenir : l’être de la permanence. Ne sommes-nous pas alors obligés d’exiler le « devenir » en un au-delà, loin de notre monde concret, en un inaccessible où tout est (sans naître ni périr) ?
Même si nous réduisons le devenir à une simple apparence, les interrogations qu’il soulève ne s’estomperaient pas. Car, la variété de ses formes invite à mettre en question l’unité de son principe, et, à rechercher les conditions de sa possibilité et de son intelligibilité.
Face au destin, nous nous interrogeons, et, nous n’admettons pas que le philosophe tienne en suspens le monde. Le peintre, lui, est libre, il n’a aucun devoir d’appréciation sur le monde. C’est, précisément, dans l’interstice de cette liberté, sa liberté, que Ciro Rizzo nous invite à un étonnant voyage. Un espace où il est, sans conteste, le souverain. Un lieu qui symbolise une perpétuelle remémoration du monde (tel qu’il est, était, sera), à l’aide de ses yeux et de ses mains. Cette force du voir et du toucher métamorphose chaque toile en un murmure, en un souffle de vie.
Afin de rendre compte de cette fragilité qui caractérise toutes ses œuvres, il nous faut leur accorder un regard, une écoute qui soient en résonance avec leur rythme dimensionnel. Comme l’explique Ciro Rizzo : «ce que je peins je le suis au moment même où je le peins, je fais corps avec mes toiles ». Dit autrement, il nous faut gagner les éléments formateurs sans abolir leur essentialité. Nous devons donc nous fondre dans l’intimité des toiles afin de ne pas laisser s’échapper la moindre émotion qui s’y origine.